RODRIGUEZIA SECUNDA
Le genre Rodriguezia fut établi en 1794 par RUIZ et PAVON qui le dédièrent à Don Manuel RODRIGUEZ, botaniste et pharmacien espagnol ayant vécu au 18è siècle.
Le genre est réparti dans toute l’Amérique tropicale et le mieux représenté au Brésil.
Rodriguezia secunda est une des 30 à 40 espèces (le nombre varie selon les auteurs) que compte le genre. L’espèce fut importée de l’île de la Trinité, introduite et cultivée en Angleterre en 1818. Von Humboldt et Bonpland l’avaient découverte quelques années auparavant au nord de la Colombie. Ils décrivirent la plante avec Kunth en 1815 dans leur ouvrage Nova Genera et Species Plantarum. Certains auteurs considèrent cette espèce comme étant synonyme de R. lanceolata également décrit par Ruiz et Pavon (1798). Cependant R. secunda est généralement accepté comme une espèce distincte.
Synonymes : Pleurothallis coccinea
Burlingtonia rosea
La plante
Elle se rencontre au Panama, Venezuela, aux Antilles, en Colombie, au Brésil.
Epiphyte de petite taille, ses pseudobulbes oblongs de 2-3,5 cm de long, comprimés, se ridant avec l’âge, sont enveloppés de gaines foliacées imbriquées ; 1 à 2 feuilles au sommet, rigides, coriaces, linéaires à oblongues, apiculées ( portant une pointe au sommet ), de 7 à 25 cm de long, de 1 à 3,5 cm de large. Les inflorescences, de 1 à 6 par nouvelle pousse, émergent des bractées, dressées ou arquées, de 12 à 25 cm de long, portant de nombreuses fleurs.
Les fleurs plutôt petites, tournées vers le haut, sont très colorées dans plusieurs tons de rose allant jusqu’au rouge. Le sépale dorsal ovale à oblong et les pétales latéraux plus courts et plus larges sont légèrement concaves et ne s’étalent pas complètement. Les sépales latéraux, aux bords retournés, sont soudés sur toute la longueur (caractéristique du genre). Le labelle, entier, de 1,2 à 1,5 cm de long, et de 0,5 à 0,7 cm de large porte deux auriculaires dressées à la base, et a des bords ondulés et l’apex profondément échancré ; 2 fines crêtes charnues s’étendent de la base jusqu’à mi-longueur.
La colonne est courte, blanche, à l’apex dilaté.
Culture
Rodriguezia secunda se cultive fort bien en pot dans un compost drainant bien. Un environnement chaud et humide sous lumière abondante mais tamisée lui convient parfaitement. La température hivernale ne descendra pas sous les 14-15 ° C.
Ne connaissant pas de période de repos distinct, la plante sera maintenue humide toute l’année, en évitant toutefois les arrosages copieux en phase de croissance ralentie.
De légers apports de fertilisant, 1 à 2 fois par mois sont tout bénéfice pour la plante.
Le rempotage est une opération à n’effectuer que si nécessaire ; mieux vaut éviter de déranger les racines et laisser la plante se développer en touffe.
R. secunda peut fleurir plusieurs fois par an. Il se cultive aisément en appartement, un vrai bijou pour les amateurs.
Hybrides
Les hybrideurs ont croisé les Rodriguezia et principalement R. secunda pour sa couleur, avec des orchidées de l’alliance Odontoglossum et Oncidium pour créer :
Rodrassia (Brassia x Rodriguezia) Rdsa
Rodrettia (Comparettia x Rodriguezia) Rdtta
Rodrettiopsis (Comprettia x Ionopsis x Rodriguezia) Rdtps
Rodricidium (Oncidium x Rodriguezia) Rdcm
Rodriglossum (Odontoglossum x Rodriguezia) Rdgm
Rodriopsis (Ionopsis x Rodriguezia) Rdps
Rodritiona (Miltonia x Rodriguezia) Rdtna
Bibliographie
Encyclopedia of Cultivated OrchidsA Hawkes, Faber and Faber
The Manual of Cultivated Orchid Species H. Bechtel - Ph. Cribb, Ed. Launert, Brandfort Press
The Illustrated Encyclopedia of OrchidsAlec Pridgeon, Timber Press
Orchids of BrazilJ. and B. Mc Queen, The text publishing Company
Orchids Names and heir MeaningsH. Mayr A.R.B. Gantner Verlag K-G
En bref
Ruiz Lopez, Hipolito (1754 – 1815); né à Belorado en Espagne. Botaniste – explorateur, il se rendit au Pérou en 1778 en compagnie du docteur José Pavon et du docteur José Dombey. Ensemble, ils sillonnèrent l’Amérique du sud pendant des dizaines d’années.
Les premiers résultats de leurs expéditions, comprenant la découverte de plusieurs orchidées, furent publiés dans Prodromus Florae Peruvianae et Chilensis (1794). D’autres ouvrages suivirent, tel Flora Peruvianae et Chilensis (1778-1802), en quatre volumes, comprenant la description et l’illustration des nouvelles espèces qu’ils avaient découvertes.
Des échantillons d’herbier sont conservés à Madrid, au British Museum de Londres, à Oxfort, Genève et Washington.
J. Pen